Une Harmonie sans fête de la musique ?

L’Harmonie de la Fuye est la dernière Harmonie de quartier de la ville de Tours.

Elle a été créée en 1886 et fêtera cette année ses 130 ans d’activité.

Mais elle ne jouera peut être pas cette année pour la fête de la musique malgré des mois (et des années) de répétition parce qu’elle fait un peu figure d’anachronisme dans le monde musical actuel.

Elle est un vestige des fanfares et des harmonies qui ont progressivement disparu à partir des années 50-60 mais qui ont rythmé pendant des dizaines d’années les fêtes de quartier, les commémorations, les bals populaires.

Il y a quelques jours nous avons perdu, à 93 ans, notre plus ancien musicien, Jean, trompettiste à la Fuye depuis 80 ans.

Le week end suivant, lors d’un concert qui lui fut dédié, sous le kiosque du Jardin des Prébendes, comme autrefois et malgré la pluie, un jeune cornettiste de 8 ans participait à son premier concert et jouait ses premières mesures en solo. L’Harmonie est intemporelle.

L’Harmonie de la Fuye comme de nombreuses harmonies ou fanfares qui persistent et survivent dans les villes et les campagnes, sous la direction et grâce à l’implication  de bénévoles dévoués, permettent à de nombreux musiciens amateurs de s’adonner à leur passion, la musique et de se produire devant un public toujours conquis.

Une harmonie comme celle de la Fuye c’est l’endroit où peuvent se retrouver ensemble, toutes les composantes de la société : des vieux, des jeunes, des femmes, des hommes (avec presque la parité), des lycéens, des étudiants, des employés, des ouvriers, des cadres, des professions libérales, des retraités…

Mais au sein de l’orchestre, uniquement des musiciens qui travaillent dur et régulièrement pour offrir du plaisir musical.

Ces groupes d’amateurs sont parfois raillés pour leur imprécision, leur répertoire, ces fausses notes qui ponctuent, rarement, les morceaux. Mais ils offrent un lieu de rencontre, de partage entre les générations, les catégories socio-professionnelles, un lieu d’échange et d’apprentissage unique et rare aujourd’hui qu’il convient de préserver.

Faire de la musique au sein d’un groupe c’est mieux qu’une thérapie : du bonheur quel que soit son niveau.

Ils sont un lien avec la population des quartiers, avec les publics qui ont accès gratuitement, au plus près,  à un spectacle vivant, à une culture musicale.

Ces sociétés musicales participent aussi aux événements institutionnels et leur donnent du relief en jouant lors des commémorations. L’Harmonie, tous les 11 novembre et 8 mai joue dans trois communes lors de la même matinée en accompagnant les discours, les remises de médaille et plus encore pour le centenaire de la Première Guerre.

Les Fanfares et Harmonies sont utiles et doivent perdurer parce qu’elles offrent du plaisir à leurs musiciens, à leur entourage et au public. Aujourd’hui, ce plaisir est nécessaire à la vie de la cité et de ses membres.

Pour la fête de la musique, moment important de l’année pour des musiciens, nous espérons que nous pourrons nous produire pour notre plus grand plaisir et celui des spectateurs.

Allez encourager tous ces musiciens amateurs, professionnels qui se produiront par passion et pour votre plaisir.

Comments

[DOIDY]

le septuagénaire que je suis a commencé ses arpèges à l'harmonie de LA FUYE EN 1955/56/57. Je lis avec beaucoup de bonheur ce blog qui me rappelle mes concerts d'antan de jeune clarinettiste dans la grande salle. Cordialement à tous les musiciens et musiciennes.

Jean-Luc DOIDY - JARGEAU - LOIRET.

[claude charbonni]

Mes amitiés sincères et mes encouragements à l'Harmonie dont les liens avec l'école de quartier ont été très forts et partagés!

Claude Charbonnier